Cela a toujours été plus ou moins la même chose : la réussite d'un clampin se mesure essentiellement au poids de son compte en banque....en Keuros, de préférence.
Aujourd'hui le statut et le pognon, c 'est bon et totalement décomplexé.....comme la nouvelle droite de notre ami Sarko.
Cela dit il s'agit moins d'un retour de bâton que de la levée d'une bonne grosse hypocrisie des familles.
Mais au fond, même lorsque tout le monde avait la solidarité au bord des lèvres, juste parce-que c'était la mode de ces crétins de bien-pensants et autres baltringues qui se croient important, ce qui a toujours compté, c'est le fric.
Le reste, c'est de la merde en barre qu'on sert à la louche à ces cons de pauvres.(En gros, "nous")
Des cons de pauvres que l'on peut utiliser et manipuler, le pire c'est que ça marche, y'en a qui pensent qu'ils sont une sorte d'élite et que leurs responsabilités sont une consécration à leur dons exceptionnels, il serait temps qu'ils ouvrent les yeux en sortant la tête de leur poubelle.
Qu'importe ce que tu fais, qu'importe ce que tu donnes, qu'importe qui tu es, ce qui compte aujourd'hui comme hier, c'est ton statut fiscal.
Personnellement, j'ai fait illusion quelques années, le temps que j'ai passé à étudier dans des établissements connus et moins connus, quelques-uns dont le nom peut momentanément escamoter la faiblesse d'une formation de sales radicaux comme celle que j'ai choisi.
Heureusement la saine loi du marché m'a vite rappelée à l'ordre et pendant que j'enfilais les jobs pouraves avec des règles sordides, les bonnes âmes (ceux qui ont le potentiel, j'me marre encore) ont eu vite fait de susurrer, pas directement bien sûr, le cran c'est une histoire d'honneur, et l'honneur n'a pas de place dans cette société, cette république bananière ; enfin bref ils ont eu vite fait de susurrer que j'aurais mieux fait de rester à ma place, à la place que l'on réserve à tous les gens comme moi, à la place du con de service qui attend qu'on le siffle plutôt que de glander dans un repère de faignasses à me faire plaisir à apprendre des trucs inutiles.
En gros, sans carrière, ni héritage, ni honoraires indécents, ni valeurs débiles, nous sommes des merdes qui ont raté leur vie.
La preuve : je perds mon temps que j'use déjà si mal avec des trucs qui ne font pas de fric.....au lieu faire des trucs sérieux comme faire du fric. PLEIN !
Comment ? On s'en fout un peu, du moment que l'on peut exhiber sa panoplie de gagnant aux as : le 4X4, la blondasse, les nains dentition au fluor, le cleps XXL, et la baraque ! Un gus qui méprisent les déchets. C'est à dire tous les autres, ceux qui n'ont pas de pèze pour peser. Les parasites quoi !
Dans la série des grosses couleuvres qui me gratouillent encore la glotte, y'a celle du trou duc tout venant, qui vient t'expliquer dans des termes choisis que les familiarités ne sont réservées qu'aux membres de la caste supérieure et non pas aux immondices de mon espèce, connaissant la trajectoire sociale de ces « personnalités » j'ai toujours eu deux ou trois répliques cinglantes sur le bout de la langue, histoire de leur replonger le museau dans l'auge dont ils s'étaient péniblement extrait, mais j'ai souvent choisi par éducation de laisser un silence glacial embaumer ma colère.
Je le regrette aujourd'hui plus que jamais. En fermant ma gueule toute ces fois, j'ai cautionné un système de valeurs que je conchie abondamment par ailleurs et me suis placé de moi-même dans la franche et enviable serpillière à dégueulis de haine sociale.
Mais voilà, finalement il semble que pour celui qui est arrivé, il importe d'asseoir sa position sur la gueule de ceux qui n'ont pas forcément poursuivi les mêmes buts ou tout au moins, qui ne l'ont pas fait avec la même réussite.
Il y a donc un modèle de société qui sécrète comme une mauvaise gnôle une seule manière de réussir : s'en foutre plein les fouilles et mépriser les autres ! Et honnis soit qui ne poursuit pas les mêmes chimères.
Je ne méprise pas l'argent. Bien au contraire, j'ai la chance d'en connaître précisément la valeur. Celle du labeur. 8.50 euros. L'heure du prolo. Moins les cotisations sociales.
Combien d'heures pour faire un plein d 'essence ? Combien de jours pour un loyer ? Combien de vie pour un toit sur la tête ? L'argent non comme une faim, mais comme un moyen. Rien de plus.
Au final, je n'irais pas au trou avec mon magot. Les autres non plus. Et à ce moment quelle sera ma valeur ? Le fric qui aura coulé entre mes doigts ? Les bagnoles que j'aurais changées tous les ans, pour bien montrer mon statut social ? Mes baraques ? La postérité oubliant même jusqu'à notre existence